Hymne à ma Mère Terrestre Gaïa
par Pierrette Gagné "Enfant de Gaïa" octobre 1996
 
Terre de mes aïeux, terre d'aujourd'hui, Eden de demain...
 
Tes beautés m'enchantent, ta peau blanchâtre en hiver, brunâtre en été, le vert de ton printemps, les coloris de ton automne.
 
Le bruit des chutes qui perlent à ton front, viennent adoucir la rudesse de tes pierres. L'eau purificatrice invétérée, coule dans tes veines, se répandant ici et là sur ta couche, teintant tantôt de bleu, tantôt de vert, la rondeur de ton empire.
 
Mère sacrée, tu dessines des pays, pour que l'on puisse s'y installer, tu nous apportes la nourriture essentielle à notre santé.
 
En ton sein des trésors sacrés, protégés contre les vandales qui veulent se les approprier.
 
Tout s'enchaîne, les plaines, les vallées, les montagnes, sur ton promontoire, tu nous entoures de tes élans maternels.
 
Mère, pourquoi grondes-tu ? Qu'est-ce que tu veux me faire comprendre ? Les mots que tu reçois ne sont pas assez doux, les égrégores de haine te vont droit au cœur, agacent tes oreilles ; le vent de mes pensées n'est pas assez pur ?
 
Reçois mes mots d'amour.
 
Pourquoi trembles-tu, qu'est-ce que tu veux me faire comprendre ? Mes gestes sont trop violents, mes sourires ne sont pas assez nombreux ? Qu'est-ce qui te met en colère pour trembler ainsi ? Serait-ce que la haine des humains a atteint son apogée, tu n'en peux plus de recevoir continuellement leurs déchets haineux, leurs déchets toxiques ?
 
Reçois ma douceur.
 
Gaïa, pourquoi pleures-tu tant ? Qu'as-tu à me dire, toi dont les eaux débordent les rives. La sécheresse de nos cœurs accroît la houle de ton amertume, ce qui éclabousse tes entrailles et humidifie de faille en faille ta peau desséchée.
 
Reçois mes caresses.
 
Pourquoi la chanson de tes vents siffle-t-elle si fort ? Des tourbillons effacent les mauvaises vibrations que tu ressens. Etait-ce nos vibrations que tu recevais ? Oui je sais, nous pouvons tout changer Gaïa, nous pouvons adoucir ces plaintes en une brise harmonique.
 
Reçois mon refrain.
 
Mère, pourquoi ton sol se dérobe-t-il, pourquoi ta chair glisse-t-elle comme si elle était faite d'argile ? Tu engloutis en ton sein des charpentes, des pierres angulaires qui pourtant paraissaient solides. Tu transformes ton paysage, tu fais renaître l'enfant nouveau. Dis-nous quoi faire pour solidifier ce terrain, sans ajouter à la rigidité de nos mœurs et coutumes.
 
Reçois ma souplesse.
 
Gaïa, pourquoi tes décors se consument-ils ? Quel feu sacré brûle ta vie ? Les flammes de ton regard sont attisées par l'étincelle de notre égoïsme. Toi, tu partages tout avec nous, mais nous, connaissons-nous le partage ? Faut-il encore brûler des villes entières pour connaître l'unification ? La chaleur de ton corps sonne l'alarme.
 
Reçois mon souffle de vie.
 
Pourquoi Mère Terrestre ta température a-t-elle des hausses et des baisses de pressions ? Ton poids bascule et tes pays chauds se refroidissent ; ils ont la chair de poule. Pourquoi tes climats font-ils des échanges ? La danse de ton corps fait des pas de géants.
 
Reçois ma chaleur.
 
Mère, pourquoi ton visage reçoit-il des coups ? Des projectiles perforent ton manteau produisant des trous béants. Tes reins sont-ils assez solides pour supporter ces blessures ? Les sons réverbèrent contre la cuirasse ou contre ta chair. Tes éléments te sont chers et tu les sacrifies.
 
Reçois mes élans de tendresse.
 
Gaïa, pourquoi caches-tu ta source ? Veulent-ils en altérer sa pureté ? Ils te barrent la route, dérivent tes cours d'eau. Ton liquide amniotique si pur, devient soudainement contaminé. On crève continuellement tes eaux pour en revendre le produit. Quand cessera cette vente aux enchères ? Tes larmes acides sont-elles le résultat d'un travail mal filtré ? On embrouille de grisaille le panorama de tes astres. Je veux encore voir le bleu de tes yeux.
 
Reçois ma protection.
 
Terre d'Emeraude, pourquoi craches-tu si fort ? Pourquoi ta salive sort-elle par tes papilles gustatives en répandant des torrents de feu ? Que rejettes-tu ? Serait-ce de la peine qui te cause ces vomissements, ces brûlures d'estomac ? Seraient-ce les soucis que je te cause que tu ne digères pas ?
 
Reçois la nourriture de mon amour.
 
Gaïa, pourquoi ton eau rage-t-elle ? Des explosions de lumières percent ton ciel et lancent des flèches de feu. Des bruits éclatent et apeurent la race humaine, qui tremble devant tant de déploiement. Seraient-ce nos peurs qui s'accumulent et qui explosent d'avoir engendré tant d'émotions ? Oui, je me dois d'avoir confiance en moi et en l'univers entier. Ma conscience s'éveille, mon esprit s'élève.
 
Reçois ma joie de vivre.
 
Gaïa, pourquoi met-on à blanc tes forêts ? On te rase le crâne, t'enlevant ta protection ; on ne te demande même pas la permission. L'ombre qui t'apportait la fraîcheur, s'est transformé en soleil brûlant. Les oiseaux si merveilleux sont délogés. Leurs nids s'abattent au sol, écrasés sous les poids, avec les œufs prêts à éclore. Le monde animal est apeuré, est à l'aguets. Et on nous dit civilisé, nous monde humain.
 
Reçois mon respect.
 
Je vois avec un œil nouveau tout ce qui se pointe à l'horizon. Le brouillon des grandes lignes est tracé. En le mettant au propre, je peux le transformer, l'améliorer. Avant tout je sais, je me dois de transformer mon amour, en commençant par moi, c'est Essentiel !
 
Cet amour inconditionnel se propagera comme une épidémie dans tous tes artères Gaïa, alors tous vivront l'Eden retrouvé !
 
La foi peut transporter des montagnes. Tes montagnes Mère Terrestre, je les laisserai à leur place, ce sont mes croyances que je transporterai. Rien n'est ancré dans le béton, tout se réajuste.
 
Avec la présence de la Lumière, tout s'illumine. Ce qui est à changer, changera !
 
Terre bénie et sacrée, je crois en ton Eden.
 
Je T'aime.
 
Signé: Ton Enfant.
 
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